Les fraternités de la région Bretagne se sont retrouvées le samedi 25 mai 2024 à l’abbaye cistercienne de Notre Dame de Timadeuc.
Après avoir effectué notre assemblée générale, participé à la célébration eucharistique de la communauté des frères, partagé un repas entre nous, nous avons échangé en début d’après-midi en petits groupes sur le thème « Voir ton frère comme Jésus le voit », en nous appuyant sur un passage du livre du frère Michel Hubaut (p. 43 à 46) : La joie de vivre l’évangile.
Ce passage nous rappelle que la fraternité qui s’est formée autour de François a été un lieu de transformation pour François et chacun de ses frères parce qu’ils ont essayé ensemble de répondre au commandement de Jésus : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 15,12). C’est ce que le Frère Martin Joël, moine de l’abbaye nous a rappelé en fin de journée. Nous sommes invités à poser sur tout homme le même regard bienveillant que celui de Jésus. Selon la spiritualité de Saint Benoit, le monastère est comme une école où les moines apprennent à servir le Seigneur, c’est-à-dire à voir en tout homme un désir de Dieu, un désir d’aimer infiniment comme Dieu nous aime, à discerner, de ce fait, que l’histoire de tout homme est une histoire sacrée. Le moine comme tout homme cherche à purifier son cœur, à découvrir le Christ et son amour dans le cœur de tout homme. « Ora et Labora » est la devise bénédictine qui représente en deux mots ce qu’il est nécessaire de pratiquer pour arriver à le découvrir peu à peu, éprouver ainsi la joie de vivre l’unité, la communion des uns avec les autres grâce à leurs différences, plutôt que malgré leurs différences.
Sur leur site internet, présentant leur communauté, il conclut par la parole du Christ citée dans Jean 17,21 : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »
Pour illustrer cette Parole, le frère Martin Joël nous a rapporté la fable du menuisier et des outils de son atelier qui se font la guerre entre eux en l’absence du menuisier parce qu’ils ne voient que les défauts de l’outil qui est dans leur voisinage : le marteau ne voit que le côté râpeux de la râpe qui peut en effet écorcher mais la râpe ne voit que le côté cogneur du marteau et ainsi de suite. Mais quand les outils se laissent prendre par les mains du menuisier dans un ordre déterminé, ils peuvent participer à la fabrication par exemple d’un berceau qui peut accueillir un nouveau-né, représentant la vie. De même si nous acceptons de nous laisser conduire par l’Esprit du Seigneur nous participons à l’avènement du Royaume.